Historique du laboratoire

De 1997 à 2002, Roxane de la Sablonnière effectue sa thèse doctorale sur les changements sociaux profonds. À cette époque, la Russie fait face à une grave crise économique consécutive au démantèlement de l'Union soviétique. Animée par sa volonté d’étudier ce grand bouleversement social, elle quitte le Canada pour se rendre en Russie, munie de ses 500 questionnaires. Après trois jours de train dans le Transsibérien, elle s’installe dans une ville de la Sibérie occidentale où elle approfondit son apprentissage de la langue  russe afin de mieux comprendre la société et les gens qu’elle côtoie.

Après l'obtention de son doctorat, elle décide de vivre deux années au Kirghizistan et en Mongolie, afin de s'assurer que ses travaux correspondent à la réalité des personnes touchées par ces bouleversements sociaux. Au cours de cette période, elle fait la rencontre de personnes inoubliables, notamment des babouchkas (grand-mères) dont l'histoire la marque profondément. L’une d’elles, Zoya, avait été déportée au Kirghizistan, en Asie centrale, après avoir fait ses études de génie à Moscou. Devenue ingénieure en chef de Bichkek, la capitale du Kirghizistan, elle avait tout perdu lors du démantèlement de l’URSS,  incluant ses économies. 

Ces rencontres marquantes incitent Roxane de la Sablonnière à approfondir sa compréhension des expériences vécues par les individus confrontés à des bouleversements sociaux soudains et profonds. À son retour au Canada, elle fonde en 2005 le Laboratoire sur les changements sociaux et l'identité (CSI). Elle y effectue des projets en partenariat avec les peuples autochtones, partout au Canada, surtout avec les Inuits du Nunavik, avec qui elle collabore toujours aujourd’hui.  Depuis sa création, le laboratoire a entrepris plus d’une trentaine de projets de recherche subventionnés, a accueilli plus de 50 étudiants et a publié près d’une centaine d'écrits révisés par les pairs,  incluant des articles scientifiques, chapitres de livre et écrits dans des encyclopédies.

En 2020, le monde entier a été bouleversé par un grand changement social dramatique : la pandémie. Ce contexte sans précédent a offert au laboratoire l'occasion d’élargir ses champs d’intérêt et d’étude pour se pencher sur les processus adaptatifs d’une société ainsi que le bien-être en contexte de changement social dramatique. C’est ainsi que le laboratoire a été renommé le Laboratoire sur les changements sociaux, l’adaptation et le bien-être (CSAB). Cette nouvelle orientation permet au laboratoire de poursuivre ses recherches sur les mécanismes d'adaptation individuelle et collective face aux changements sociaux profonds, en mettant l'accent sur le bien-être des individus et des communautés.